Nous nous rendons, ensuite, au proche village de Penango, à vocation agricole, où domine l'Église paroissiale de l’architecte Magnocavallo, dédiée à San Grato. Nous passons ensuite par le "hameau rival" de Cioccaro, (autre Église paroissiale, San Vittore, du même architecte, mais sur un dessin d’architecture roman en partie encore visible) et nous continuons sur la crête en direction de Grazzano Badoglio.
Grazzano Badoglio rend honneur à son concitoyen Maréchal d'Italie avec un petit musée historique, tandis que dans l'Abbaye paroissiale ce village abrite l'un des secrets les mieux protégés du Monferrato : la tombe d'Alérame, le légendaire héros fondateur de la Marca, terres obtenues par Otto I, qui passa trois nuits et trois jours à cheval, après avoir enlevé sa fille préférée, Adelasia. L'ancienne Abbaye bénédictine de San Salvatore est partiellement intégrée à l'Église paroissiale de St. Vittore et St. Corona qui abrite une fresque de Moncalvo montrant Alérame recueilli en prière et deux pierres tombales qui en indique la tombe et de nombreuses œuvres d'art (des peintures de Moncalvo et Pozzo au chœur datant du XVIe siècle) et enfin, une pierre tombale romaine du IIe siècle.
La muraille où petits et grands passent le dimanche à jouer au tamburello (la version du Monferrato de la pallapugno, pratiquée en fait avec le tambas, (un tambourin) est une des habitudes de ces villages médiévaux où les remparts sont souvent les seuls vestiges de forteresses disparues.
Le paysage reste le même jusqu’à Casorzo Monferrato, célèbre pour sa Malvasia ; à noter, la curieuse Église de San Giorgio et Madonna delle Grazie d'origine romane, transformée ensuite au XIXe siècle en style palladien ; l'Église paroissiale de San Vincenzo est en revanche un bel exemple du baroque tardif de Magnocavallo (à l'intérieur, elle abrite des œuvres de Moncalvo).
De Casorzo Monferrato, nous passons entre de courtes montées et descentes par Grana Monferrato, avec son imposante Église paroissiale baroque, clos entre les quelques rues étroites qui s’étendent ensuite le long de la crête en direction de Montemagno (voit itinéraire Bas Monferrato de Castagnole) et Calliano Monferrato. A Grana Monferrato, il faut mentionner le petit Museo di Arredi e Arte Sacra (Musée du Meuble et d'Art Sacré) et l’Église de cimetière panoramique de Santa Maria d'origine romane.
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Bas Monferrato de Castagnole
En savoir plusDe la puissante Forteresse de Calliano Monferrato, (retraite du scénographe Eugenio Guglielminetti dans le hameau de San Desiderio), l ne reste que le souvenir : il fut détruit lors des guerres entre la France et l'Espagne au XVIIe siècle. Il en reste encore quelques bastions visibles autour de l'esplanade panoramique, juste au-dessus de l'Église paroissiale. En revanche, la concentrique médiévale est parfaitement visible ainsi que la belle Église paroissiale romane de San Pietro (abside d'origine datant du IXe siècle, mais dont la façade date du XIXe siècle), autrefois à trois nefs. Elle abrite un autel de Vittone et des sculptures dans le chœur de Bonzanigo ainsi que de nombreuses œuvres de Moncalvo et un Christ en bois du XVe siècle. Mais le prestige de Calliano Monferrato est gastronomique : les agnolottis au ragoût d'âne, un plat rare et particulièrement savoureux qui a sa tradition ici.
Nous descendons ensuite vers la partie finale de la vallée du Versa pour atteindre Castell'Alfero, avec le Château baroque des Conti Amico, chef d’œuvre (comme à Piovà Massaja voir itinéraire Art Roman de Montechiaro d’Asti) de Benedetto Alfieri, qui, avec l'Église paroissiale, a transformé la partie la plus ancienne de ce village-refuge en un feston brodé "de merveilles".
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Romanico Da Montechiaro
En savoir plusSplendide balcon surplombant le Monferrato, ce Château abrite l'Hôtel de Ville et ‘L Ciar, un Musée de la Paysannerie. Le reste du village, enserré entre des murs massifs, mérite une belle promenade à prolonger jusqu’aux agréables hameaux de Serra Perno et Callianetto. Ici, en pleine campagne, se trouve encore le refuge de fortune des deux marionnettistes turinois recherchés pour leur satire napoléonienne. Ils inventèrent le masque piémontais de Gianduja et furent hébergés dans une cabane, dans les bois, par une famille de patriotes, les De Rolandis, dont on raconte que le fils Giovanni Battista aurait inventé le drapeau Tricolore italien.
En allant vers Frinco, une halte à la belle Église panoramique de la Madonna della Neve est de rigueur, où l’art roman est présent dans l’abside et dans certaines parties du clocher, véritable ermitage de paix immergé dans une magnifique campagne. Frinco est complètement « pendu » à son Château millénaire, imposante forteresse qui conserve une grande partie de la sinistre fortification des Turco. Le nom du village, ainsi que tant d'autres dans les environs (Tonco, Zanco, Rinco, Ranco) est d'origine lombarde, comme beaucoup des plus anciens fiefs du Monferrato.
De l'autre côté du Versa se trouve Tonco, un autre beau village rural caractérisé par la forme incomparable du clocher pointu de l'église. Ici, en avril, se tient la Giostra del Pitu (la dinde en dialecte), une ancienne tradition locale qui consiste en un procès et une (fausse) exécution du pauvre volatile.
Depuis Tonco, il convient de suivre la crête sinueuse qui, en passant par Alfiano Natta, nous conduit, serpentant le long des coteaux et vignobles, aux remparts de Moncalvo.
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